Eléments

lundi, mars 25, 2013

♪ disorder - Joy Division

Tout à l'heure je me disais : "Qu'est ce que je retiens de tout ça ?" Je n'en retiens que ce qui me touche au plus profond de moi. Le reste s'est presque déjà évaporé. 
Nous sommes des sensibilités avant d'être des esprits car les perceptions rendent possible un accès direct au monde épuré de toute synthèse, de tout amalgame. Elles imprègnent donc tout le reste. La science n'est donc qu'une spéculation qui certes tend à l'universalité, mais qui n'en demeure pas moins prise dans la subjectivité de mon mode de perception et l'infini de l'idéal personnel :
La sensation d'avoir une sensibilité à fleur de peau est due au fait que la moindre perception, le moindre choc entrant en résonance naturelle avec la construction de notre être altère la totalité de notre rapport au monde. 
Mon visage n'est qu'une interface entre les autres et ce que je suis en moi-même. Et cette interface n'exprime pas un millionième des songes qu'elle abrite, dont la plupart sont même inconnus à ma propre conscience. Elle n'en est qu'une traduction pudique et régentée par les normes sociales, justement parce que c'est elle qui va au front de la confrontation au réel. Confrontation qui ne demande qu'à être sans cesse refaçonnée par le surréalisme de mes émotions et de mon imaginaire. Comme un retour à la spontanéité mais sous une autre forme, celle d'une sensibilité interne qui instinctivement, me fait avaler la pilule de ses propres désillusions. 
Dialectique de la solitude.
                                                      L'esthétique transcende l'éthique. Le beau se fiche éperdument du fouillis des convictions dont nous nous revendiquons sans cesse ou du baratin de ceux qui prétendent détenir le joyau pur de la morale : Il n'existe que par cet instant magique que nul ne peut théoriser. Cet instant contingent où le monde intellectuel et le monde sensible fusionnent dans l'imagination pour nous faire entrevoir ce que c'est d'être pleinement vivant. Equilibre. 

Poésie encrée dans cette époque. Poésie si somptueusement malade.
Récent Ancien Base