Une
culture doit être le produit de sa vie interne et externe
: Laisser filtrer une diversité
naturelle
relativement à une harmonie qui consisterait à la fondre
dans une
nature européenne.
Est
naturel à mes yeux ce qui relève de l'équilibre. Dans
ce tumulte mondialiste organisé par les puissances d’argent, nous
devons
à notre tour nous organiser en légiférant
pour y parvenir
: Le combat d’un retour à une volonté d’adéquation avec la
nature contre la décadence culturelle d’un déséquilibre. Celui
d’une volonté affaiblie ou grignotée par la violence d’instincts
égoïstes laissés en friche par l‘air du temps individualiste.
Vivre la
nature repose sur l'équilibre,
les
modalités
qui découlent
de son fonctionnement le prouve : nuance,
régulation, délibération...
Aucun peuple par le passé n’a
réussi à éradiquer de présence allogène
ou étrangère à son essence.
Voilà en quoi le
discours d’une certaine frange ultraréactionnaire ou
se
revendiquant par des méthodes ouvertement discriminantes d’une
identité nationale ou européenne ne s’inscrit pas dans une
véracité naturelle.
A mon sens, il existerait
une
grande
mosaïque
culturelle humaine parcourue d'autant de teintes qu'il y a de modes
de vie. Et ceux-ci mutent
avec leur temps, il faut l‘accepter.
En effet, la
France est un mélange d'influences culturelles successives. Il
s'agit de l'homogénéifier sans stopper ce processus naturel
et tout en veillant à sa conformité avec les particularités du
monde sensible.
Des
frontières doivent être comme la peau: laisser passer l'air pour
faire muter une culture en
conformité avec la notion naturelle d’équilibre tout
en protégeant l'organisme,
c’est-à-dire l’essence de cette culture, émanation d’une
nature physiologique.
Des cultures
mutent en fonction de la technique, de l'idéologie et des flux migratoires, phénomènes ancestraux
: Si
l’on
avait une pratique plus équilibrée de la technique et du
libéralisme, le rééquilibrage migratoire, qualitatif comme quantitatif
se
ferait.
Je suis toujours déconcertée par la facilité avec laquelle la
réacosphère accepte d’être envahie
par la technologie en
comparaison à la violence avec laquelle elle refuse
la mutation charnelle d'une culture.
C’est probablement parce que la façon dont les machines aliènent
notre sensibilité en l’aseptisant est beaucoup plus insidieuse que
l‘agression esthétique que représente l‘immigration de
peuplement que nous vivons. La préservation physiologique de la nature comme condition exclusive de la mutation
légitime d'une civilisation et des cultures qui s'y rapportent en tant
que celles-ci doivent émaner de la nature est ainsi de mise. Cependant, il ne s'agit pas de préserver
cette adéquation peuple-nature que du point de vue identitaire,
c'est à dire de la question de la substance ethnique ou de tradition
commune. La question du mode de vie doit elle aussi être travaillée pour
veiller à ce que la continuité d'un peuple entre ses racines naturelles et ses aspirations se perpétue dans une dimension qui ne soit plus seulement physiologique
et sociale (cohésion induite par les traditions issues de la religion)
mais encore philosophique et même métaphysique au sens littéral du
terme. Ainsi, les questions de bioéthique ou encore portant sur la place
que nous devons attribuer à la technique, ect. devront être creusées
sérieusement. Car si nous parlons constamment de la menace d'altération
de notre culture légitime par des peuples qui ne contiendraient pas en
eux les capitaux nécessaires pour continuer à la faire vivre pour des
siècles et des siècles (déterminisme physiologique), qu'en est-il des
conséquences culturelles et cognitives de l'omniprésence de la technique
?
J'ai un début de réponse à cette question : L'aseptisation des idées et
l'"asexuation" des corps auxquelles nous assistons ne sont pas dus à un
phénomène de féminisation, comme le disent les nostalgiques du
patriarcat. (et contre lesquels je n'ai aucun grief, n'étant moi-même
pas féministe, soit dit en passant) Il ne s'agit à mon sens que de
symptômes parmi tant d'autres d'une déconnexion littérale de la réalité
nous faisant nier celle-ci.
Le multiculturalisme, la théorie du genre, ect. sont des théories qui
s'inscrivent dans un contexte hyper-technologisé où l'on n'est plus aux
prises avec les choses les plus évidentes faute de pouvoir les
interpréter dans toute leur sensibilité, c'est à dire sans y injecter la
rationalité induite par le système des machines qui jalonne notre
quotidien. Mais cette tendance n'est malheureusement pas nouvelle. Elle a
même été initiée ici avec la French theory dont Sartre est le père
fondateur. Pour faire bref, la French theory peut être rapportée à cette
fameuse assertion de Simone de Beauvoir qui consiste à dire qu' "on ne
naît pas femme, on le devient" que Sartre va étendre à tous les domaines
pour instituer son concept de liberté.
Pour en revenir à la question identitaire, l’enjeu n’est pas le
mélange d’humains à
d'autres, phénomène naturel. Elle est de décider pour nous chez
nous.
Depuis
toujours, des gens de partout sont venus sur le territoire. La
différence, c'est qu'on avait le droit de réguler ces flux.
La
colonisation de l'Algérie,
tout comme celle que nous vivons actuellement en Europe et toutes les
colonisations qui se sont produites dans le monde d’ailleurs,
n'a pas été un processus naturel puisque les autochtones,
au même titre que notre désarmement moral et législatif,
n’ont
pas été en mesure de réguler
ce phénomène.
Mais, pour ne pas sombrer dans la caricature, n’oublions pas que
Levi-Strauss, contrairement à ce que disent les obsédés du « grand
remplacement » qui n‘ont pas compris la notion de porosités
naturelles, ne
prônait pas l'autarcie ! Il
prônait
une surdité des cultures les unes envers les autres afin qu'elles
mutent progressivement et restent ainsi
diverses.
Là on
pourra
ainsi parler
de richesse
de l‘espèce humaine.
Reste ensuite
à
veiller à ce que les autochtones soient en adéquation avec une
nature locale
ou que cette dimension normative soit prise en compte dans une politique, pour qu‘ils se fondent à elle et que
la typicité substancielle des peuples européens soit préservée, respectée de façon pérenne.
Et de façon plus pragmatique, considérons que si
la
population migratoire est régulée,
elle s'assimilera
assez à une
culture
pour que nous acceptions que
celle-ci mute
en retour,
toujours en conformité avec la nature : suivre la pente des aléas
de l’histoire tout en la remontant.