Eléments

mercredi, juin 10, 2015

♪ Ordo Rosarius Equilibrio - Three Is An Orgy, Four Is Forever

Ils sont de cette espèce particulière, étrange alliage entre sévérité et bienveillance, exigence et générosite. Artisans du doute, les tendances dépressives de Schopenhauer en moins ; questionnant l'évidence du bien avec une précision chirurgicale déstabilisante a en chatouiller, a en égratigner les belles âmes pour dire "oui a la vie". Plongeant sur une cible avec la superbe d'un oiseau de proie pour mieux regagner les cieux, rassasies, repus d'une confrontation dont bientot fecondera une pensee renouvelee, printemps de la reflexion, qui n'est en fait toujours que de la réflexivité appliquée a des domaines de pensée differents.
Attenuant sans ciller sous les protestations culpabilisatrices l'humanisme par une dose resolument grande de pragmatisme, ils savent que ce dernier est, malgre les apparences, ce que l'inoculation d'un virus est a un vaccin, un mal pour un bien nécessaire. Et c'est precisement parce qu'ils voient toujours par dela le bien et le mal, par dela les apparences, qu'ils perseverent en eux-memes. C'est qu'ils ne sont pas avares d'efforts, sportifs dans l'âme ; c'est se ridiculiser que de se payer le culot de l'émancipation du confort de la pensee dominante, lorsqu'on est pas capable de tenir la distance par ses actes.
S'ils tiennent, s'ils continuent a nager a contre-courant, c'est parce que l'avenir finira par leur donner raison ; Les Socrate, les Tocqueville, les Nietzsche, les Frund, les Heidegger, les Cioran, les Murray, les Dumont, en somme ces penseurs ne cessant d'interroger des axiomes communement admis, quitte a servir de poil a gratter a l'intelligentsia et sa foi en un progrès dont l'aveuglement est a la mesure de sa laideur... Si tous ont persisté avec endurance dans leurs pronostics, si abracadabrantesques qu'ils purent paraître, c'est parce que tous se tenaient a une distance assez grande des agitations de surface du monde pour voir toujours plus loin et de façon toujours plus pénétrante, et ainsi pouvoir anticiper leurs ondes de choc. Disposant d'une vision assez englobante pour trier les informations de sorte a ne sélectionner que celles comportant un enjeu decisif pour l'avenir, celles-ci s'accumulent en une superposition dont émergeront les grandes tendances d'un phénomène d'une epoque donnée, de sorte a pouvoir remonter aisément a sa source du fait d'avoir su le synthétiser.
Avec un sang-froid n'ayant d'egal que l'amour brulant et indefectible de la vie, incarnée par l'intérêt général, ils savent mettre de cote les etats d'âme, hausser le ton ou ruser s'il le faut pour veiller sur l'Humanité.

♪ U2 - Ultraviolet (light my way)


Deux façons d’appréhender l’identité sont à distinguer : D’une part une façon encrée dans un rapport fragmentaire à la politique, et d’autre part une façon s’inscrivant dans un structuralisme bourdieusien par certains égards. La première consiste à défendre la préservation d’une identité et d’une civilisation communes en tant qu’entité ayant une valeur intrinsèque ainsi que traversée par des tendances qui ne lui sont liées que directement. Le courant de pensée national-libéral dans lequel s’inscrivait Jean-Marie Le Pen et dans lequel s’inscrit actuellement un dénommé Henry de Lesquen correspond à cette première vision. Il s’agit d’un courant de pensée populiste, dans la mesure où il consiste à vouloir résoudre des problèmes complexes au moyen de solutions simplistes, tant les variables politiques sur lesquelles elles se fondent sont indigentes par leur nombre. Exemple donc avec le phénomène auquel nous assistons de perte du sentiment d’appartenance identitaire : Un Henry de Lesquen nous dira que l’on règlera le problème en renvoyant les clandestins ainsi que les personnes d’origine allogène dans leur pays d’origine, ce qu’il appelle « réémigration ». Cette proposition, si elle constitue un élément de réponse honnête à la question brûlante de l’identité, ne pourra pourtant suffire. En effet, ce sentiment de perte d’appartenance, de désenracinnement comme le disent beaucoup ne peut être envisagé que sous l’unique prisme ethno-identitaire si l’on décide de faire preuve de deux grammes de bon sens et d’un tant soit peu de connaissances sociologiques ; il est à replacer dans un phénomène plus grand, à savoir celui de l’anomie déjà théorisé par Durkheim, qui peut se résumer par le fait de se sentir étranger à son propre environnement, celui-ci étant dans un état de chaos tel qu’il en devienne impossible de s’y projeter sereinement. Ce chaos n’est évidemment pas que le fait d’un immigration dérégulée, il est aussi le résultat d’une inversion des valeurs à côté desquelles les sociétés traditionnelles dont sont issus la plupart des clandestins s’échouant sur nos terre ont mille fois plus fière allure. Cette inversion des valeurs est désignée aussi par l’euphémisme de relativisme des valeurs, en ce que depuis l’avènement de l’ère industrielle et du capitalisme en Europe puis aux Etats-Unis, les valeurs traditionnelles qui fondaient nos sociétés se sont retrouvées mises au second plan au profit d’une valeur érigée en valeur suprême, qui est celle de la croissance économique. Cette valeur suprême qui fonde nos sociétés occidentales, au même titre la résorption de l’emballement migratoire auquel nous assistons, ne saurait évidemment à elle seule réhabiliter la cohésion sociale, la volonté de vivre ensemble que nous perdons un peu plus chaque jour, faute d’être en mesure de lui redonner un sens. Voilà entre autres pourquoi le discours qui consiste à dire qu’il suffit de recréer l’emploi pour éradiquer la délinquance n’est pas recevable.
Ce règne de l’argent comme inversion des valeurs aura pour conséquence non seulement de rendre absurde un vivre-ensemble dont l’équilibre ne reposera plus que sur la variable économique, mais par effet domino de l’assécher, en transformant le lieu public, jadis consacré aux événements fédérateurs en immense supermarché. De sorte à exacerber une tendance d’atomisation du lien social déjà prégnante avec le droitdelhommisme, puisqu’elle est, ne l’oublions pas, sa contrepartie naturelle.
Passer à la trappe tous ces tenants et aboutissants de la question identitaire, qui est une question large, en la réduisant à une simple nécessité de rétablissement d’une homogénéité culturelle et ethnique –et je le répète, il n’est pas question d’ignorer l’importance de cette dernière- relève pour moi de la démagogie, voire même de l’imposture politique et intellectuelle. En effet, comment peut-on se faire le chantre de la défense d’un vivre-ensemble apaisé tout en promouvant à la fois le modèle libéral qui a été à l’origine de sa déliquescence ? Car ne nous y trompons pas, le problème de l’identité, qu’on l’envisage sous le prisme culture, ethnique ou social a pour seul point de départ le capitalisme, dont le bras armé est le libéralisme et l’armée de réserve, l’immigration.
Des gens comme Henry de Lesquen ou Jean-Marie Le pen en son temps qui voudraient réconcilier identité et capitalisme sous la formule de « national-libéralisme » ne sont à considérer que comme les funèbres représentant du Tea Party en France ; sous leurs airs rebelles, ils font dans la pire démagogie qui soit en attribuant les problèmes d’identité aux seuls allogènes de sorte à défouler la haine à leur encontre et en promouvant un état minimal qui à terme, par la loi de la jungle qu’il engendrera pourrait bien causer encore plus de mal encore à l’identité que tous les allogènes d’Europe réunis sur le territoire français. En définitive, l’approche de ces gens consiste à dénoncer les effets dont ils chérissent trop les causes, à savoir la toute-puissance de l’argent, pour les remettre en cause. Ces bourgeois ne souhaitent au fond qu’une seule chose : Qu’on les débarrasse de cette immigration qui commence à se voir dans leur microcosme. Un enjeu esthétique, vous dis-je ; une fois réglé, ce sera chacun pour soi et Dieu pour tous, c’est qu’il reste un reliquat de moralité chrétienne au fin fond de leur coeur phagocytée par leur conscience de classe, éducation bourgeoise oblige. Ces gens ont tout simplement oublié de faire passer l’intérêt général avant leur conscience de classe, ce qui les rend indifférent aux enjeux qui ne le concerne pas.
La question identitaire est pourtant à envisager avec une grille de lecture structuraliste, en ce qu’elle est bien une question transversale, exigeant de mobiliser des domaines différents de la pensée politique, tout l’enjeu du national-socialisme au sens noble du terme.
A ce titre, l’identité d’un peuple ne puise pas sa valeur en elle-même, mais dans sa visée, qui est celle de la cohésion sociale ; l’homogénéité pour l’homogénéité n’a en effet aucun sens, c’est bien ce à quoi elle donnera lieu en terme politique qui lui en conférera un. A partir de là, l’homogénéité comme valeur intrinsèque que revendiquent des gens comme Henry de Lequen qui déconnectent pour ainsi dire la question identitaire des autre champs politiques, peu attentifs qu’ils sont au bien-être d’un pays dans sa globalité, n’a de vertu qu’esthétique, et non politique. Il s’agit en effet d’une sorte de fétichisme n’ayant rien à voir avec une quelconque démarche d’harmonisation du vivre-ensemble entendu comme une communauté nationale, non comme un ensemble de conglomérats de classe dont il s’agirait de défendre les intérêts.

mardi, avril 28, 2015

♭ CHERUBS - aRAb Strap

Kant a été le point de départ d’une révélation philosophique et politique fondamentale. A savoir l’existence d’une morale universelle (applicable en tout temps et en tout lieu) qui émanerait de la raison. Le fait que Kant ait réussi à dégager les fondements de l’injonction lancinante de justice sociale qui jalonne l’histoire fait l’objet de mon admiration. Je pense que cette injonction doit présider à l’établissement de toute politique digne de ce nom en tant qu’elle fasse partie intégrante de l’homme, (et ce pour des raisons qui semblent néanmoins relever du miracle !) Néanmoins, sa faute a été de considérer que seule la raison devait y présider, alors même que la sensibilité et les instincts font également partie du logiciel humain, de sorte à étendre l’utilisation de la raison à l’ensemble des sphères de la politique. Ce qui implique une vision purement rationnelle de la politique qui au prétexte de se faire le défenseur des seuls de l’homme devient paradoxalement déshumanisante. Ce travers dans lequel est tombé Kant et dans lequel tombent la plupart des philosophes, c’est celui qui consiste, sous l’impulsion d’une trop grande joie d’avoir découvert un schème logique, à le généraliser à l’ensemble d’un système de pensée. Si bien que le territoire, que recoupe la notion d’appartenance identitaire propre à la fois à la sensibilité (sens de la cohésion) et aux instincts (identification à un territoire donné) se retrouvera par exemple purement et simplement ignoré. C’est la raison pour laquelle je ne considère pas Kant comme pertinent pour ce qui concerne l’écologie. Du moins si on l’entend par écologie profonde, à savoir le fait de s’élever contre l’anthropocentrisme qui consiste à appréhender le monde en tant que simple objet de jouissance humaine. Cette façon d’étendre la rationalité à l’ensemble des domaines de la pensée, et même la notion de raison elle-même, ne sont en effet pas compatibles avec un respect des lois fondamentales de la nature à laquelle s’apparente l’écologie profonde. Car ce respect n’est pas à être envisagé en terme de morale humaine, mais en terme d’éthique, qui elle a vocation à mon sens à faire la jonction entre l’homme et son environnement de sorte à dépasser les particularités de son propre statut. D’où le fait d’ailleurs que l’on parle de bioéthique… Une fois cette vision englobante acquise, une politique écologique responsable pourra être instaurée dans le sens où elle prendra en compte l’ensemble des composantes d’un écosystème.

La contrepartie de la démocratisation accrue du bio, c'est évidemment qu'on assiste a son industrialisation, ce qui sonne comme un paradoxe... à juste titre. Si beaucoup pointent du doigt en effet ce marketing vert (souvent pour justifier le fait de rester les bras croisés, soyons clairs) je pense qu'il faille le considérer comme une phase de transition consistant a populariser la notion de consommation plus raisonnable (c'est un peu le même principe que l'agriculture raisonnée) en vue d'une troisième phase, qui consistera je l'espère en un basculement vers un changement radical : celui de la mise en place d'une politique localiste.
J'assume pleinement cette vocation d'endoctrinement que doit avoir l'école concernant les enjeux écologiques, en ce qu'il serait temps d'avoir en tête que choisir un modèle de société, ça n'est pas que le jour d'une échéance électorale, mais que cela s'apparente a une lutte au quotidien : Chacun de nos achats conditionnant ce modèle, a plus forte raison dans un contexte économique de concurrence marchande féroce. D'ici a 2022, lorsque le FN accèdera au pouvoir et rétablira l'équilibre entre intérêt général dont une politique patriotique (et donc localiste) serait garante et loi de l'offre et de la demande, nous devons nous servir de cette dernière pour peser de tout notre poids de commacteurs sur la grande distribution de façon a préparer le terrain pour les actuelles et futures générations.

Lorsqu’un croyant me dit que je cherche encore, je réponds que j’ai trouvé que je cherchais. Le scepticisme peut se suffire à lui-même, et à plus forte raison lorsqu’il s’agit de métaphysique. J’ai une vision somme toute très plotinienne de cette dernière, en ce que je considère que la finitude de notre composition (terme beaucoup plus vague que celui d’âme vous le remarquerez) ne nous permette que d’intuitionner la force à l’origine du miracle de nos conditions de vie. A la manière d’un papillon attiré par le faisceau lumineux d’un réverbère, nous somme éblouis par la perfection de ces dernière sans pouvoir rendre commensurable pour autant ce qu’il en est de ce qui l’a impulsé de facto. Ce vertige est peut-être à la mesure de son objet. Tolstoï dans sa confession aura une image très parlante à cet égard : C’est comme si nous contemplions le ciel et avions la sensation d’y tomber. De sorte que dans cette chute, nous cherchions désespérément des choses auxquelles se raccrocher. Métaphore de la religion en tant qu’elle consiste à s’autopersuader d’une vision claire et distincte de la cause ultime de ce qui est d’une trop grande structuration et d’une trop grande beauté pour être le fait d’un hasard statistiquement probable, même à l’échelle de l’espace-temps du cosmos. Autopersuasion de pouvoir appréhender cette cause ultime pour sauver sa peau du doute comme on dirait ostensiblement à qui veut l’entendre « Dieu est un pote à moi ». Voilà à quoi ce résume la grâce de cette démarche.
Cette Terre, c’est grâce à elle que nous ne tombons pas dans le ciel. Elle qui recèle la vie, nous offrant ainsi le prisme par lequel appréhender toutes les questions sous-tendues par ce texte. Sans elle, Dieu ne saurait exister dans nos esprits, de sorte que nous inférons son existence par son biais. Seulement, on ne saurait se permettre de prétendre connaître et encore moins d’aimer un artiste par son oeuvre, si ce n’est l’une d’elles. Humilité, que diable !
Dans ce contexte, l’écologie représente pour moi ni plus ni moins que la meilleure religion qui soit pour nous, humains. Elle est le rapport le plus sincère que l’on puisse entretenir avec Dieu, dans la mesure où sans tomber dans une grandiloquente vulgarité consistant à fantasmer son existence elle se contente de rendre hommage à la nôtre, dont le sens tombe sous le sens. A ce titre, l’étrange adéquation avec la nature dont témoigne notre capacité à l’appréhender sous le prisme de l’esthétisme serait la meilleure preuve que le sens de la vie, humain qu’il est, réside en elle.


 

vendredi, janvier 30, 2015

♫ FADE TO RED - Midnight Juggernauts

Je ne suis pas républicaine. Je n’adhère ni l’anticléricalisme, ni au colonialisme de Jules Ferry. Le premier dogme dont il est question fait le jeu du capitalisme en cédant toute la place aux puissances marchandes du fait du vide sidéral qu’il laisse dans l’espace public, faute de repères culturels et civilisationnels communs dont une religion est le terreau sur lesquels un peuple peut se retrouver. Sans parler de l’individualisme abrutissant que ces puissances marchandes génèrent, empêchant toute cohésion de renaître de ses cendres. Quant au colonialisme, qui a consisté, sous couvert de promouvoir une langue nationale ayant été institutionnalisée elle-même à coups de butoir et les valeurs d’une gauche qualifiée d’opportuniste par tout historien qui se respecte à exploiter des peuples « obscurantistes », on voit les répercussions de cette volonté d’hégémonie occidentale lorsqu’elle est appliquée jusqu’au bout de sa logique par les Etats-Unis : uniformisation des cultures, chosification de la nature, multiplication de guerres d’intérêts parfois même au nom de ces deux premières… Voici les vertus de l’esprit de la francophonie et des lumières dans toute leur splendeur !
Pourquoi ne pas commémorer les 100 millions de morts du communisme ? Ce tintamarre sur la Shoah ne sert ni plus ni moins qu’à jeter le tabou sur la question de la nation, car si celle-ci revenait à être abordée de façon apaisée, alors c’est l’empire occidental entier tel que nous le connaissons qu’elle ferait vaciller… Et ses précieux électrons avec. (Israël, Qatar, Japon, Pologne, ect…)
Car le concept de nation est consubstantiel à celui de souverainisme en ce que plus un espace de gouvernance se réduit, plus le peuple qui l’habite est au fait de la politique qui s’y exerce et veut et peut de manière significative s’y impliquer en conséquence de sorte à rester maître chez lui : la liberté concertée. Ce qui cristallise ce phénomène de préservation de garde-fou de l’intérêt général et de repères communs, c’est donc bien le localisme.
Tout ça pour dire qu’il est grand temps, comme la Grèce le fit jadis, de mettre notre génie au service d’une remise des pendules paradigmatiques à l’heure des défis qui nous attendent… Osons enfin nous libérer des cages conceptualo-sémantiques scellées par l’amalgame historique, ou l’histoire se répètera.

Si nous sommes nombreux à le faire, les plateformes (think tank) que nous utiliserons à cet effet pourront permettre d’élaborer des concepts assez forts et des stratégies d’infiltration assez fines pour donner l'énergie et la longueur de vue nécessaires à chacun pour balayer le poussiéreux national-républicanisme en un rien de temps lorsque le FN arrivera au pouvoir.

vendredi, janvier 16, 2015

♪ Amanda BlanK - lOve song

Face aux manigances d’un Système supranational faisant de nous la chair à canon des luttes factices qu’il crée pour faire diversion d’une politique ultralibérale du fric ; Face à ce brouhaha chaotique dont l’organisation méticuleuse tient sur des bases précaires qui bientôt s’effondreront sur elles mêmes non sans dommages collatéraux, 
j’ai pris l’habitude de m’octroyer une fois par an quelques jours d’hibernation sociale.  
Déconnecter. Prévoir de ne rien prévoir.
Un besoin de laisser filer le temps entre ses doigts. Comme de l’eau qu’on aimerait sentir ruisseler indéfiniment sur le corps. Purge de fioritures impératives du quotidien. Bouffée d’air vivifiante. 
C'est à cette occasion, je refait corps avec la spiritualité en m’abreuvant de poésie et de musique.
 L’occasion d’ouvrir mes écoutilles à leurs messages ésotériques et fondamentaux. Câlin d’hiver avec la solitude d’où jailliront bientôt les premiers bourgeons d’une renaissance créative.
Mais cette année, en choisissant de ne pas me soumettre à une hypocrisie familiale devenue étouffante le 24 décembre, j’ai fait encore plus fort. Et cette solitude intense a été salvatrice. Une flamme dans l’obscurité. Se retrouver seule à un moment pareil, ce fut comme jeûner : Permettre de renouer avec l’essentiel et de gagner ainsi en humilité. 
Le solitaire est souvent désigné comme une sorte de déséquilibré mental : Une personne dont le comportement serait empreint d’un orgueil excessif ou d’une défiance. Cela peut évidemment s’avérer vrai dans un certain nombre de cas, mais ce serait faire 
montre d’une assez grossière conception de l’esprit humain que de préempter du fait 
que ces raisons de rechercher la solitude soient les seules.
Et pour cause, la solitude est une nécessité. C’est elle qui nous permet de puiser assez d’énergie en nous pour se confronter au monde social avec ses rivalités quotidiennes et les catastrophes politiques qui en découlent bien souvent. Ceux qui vivent perpétuellement entouré de gens qui leur susurrent à tour de rôle combien ils les aiment sont des faibles : Pendant qu’ils pataugent dans leur marre tiède de relations rassurantes ils n’ont pas à se confronter à l’adversité. 
Qu’elle vienne de l’extérieur comme d’eux-mêmes, d’ailleurs.
Car un tête à tête avec sa conscience demande déjà bien du courage : Comme si la force que l’on y puise se méritait.
Voir clair en ses traits de personnalité et en ses aspirations aussi laids soit-ils ; Une fois que la lumière crue de la lucidité les aura irradié, de sorte à atteindre le fond du fond, là où les plus subtils mensonges ont l’air ridicule, elle pourra se répercuter sur les parois de l’imagination en une foultitude d’ondes fractales créatrices… Se délester du maquillage normé qu’implique la présence d’autrui sera donc goûter à une légèreté indispensable au déploiement d’un anticonformisme 
faisant envisager les choses avec la fraîcheur d’une spontanéité renouvelée.
Du temps avec soi-même pour s’approprier des informations et laisser la réflexion qui les synthétisera infuser dans un recueillement réflexif : Tel est le rôle d’un isolat, et au niveau macroscopique, d’un peuple. La frontière n’est pas une coupure du monde car en amour, la présence vaut l’absence. A l’heure où elle est abolie, les flux, qui circulent sans obstacle majeur, ne peuvent plus faire l’objet d’une réflexivité, d’une transformation, et cette incapacité à avoir prise sur son environnement est voulue. Car en expropriant pour ainsi dire les citoyens du débat public, on en fait des consommateurs serviles, 
trop accaparés qu’ils sont par leur individualisme.
La solitude, en ce qu’elle isole du superflu, permet non seulement de remettre force et sacralité dans le rapport à ce qui nous entoure en privilégiant le qualitatif sur le quantitatif, mais encore de procéder à une introspection pouvant se révéler salutaire pour quiconque cherche à rendre fécond ce qui peut bien traverser son cerveau. Ces deux démarches rendront possible l’émergence d’une pensée englobante tout en restant critique, c'est-à-dire sans risque de dérives spéculatives. Une approche en définitive très « oiseau de proie » qui consiste à prendre du recul sur son environnement pour mieux fondre sur ses anomalies. 



Without solitude, Love will not stay long by your side.
Because Love needs to rest as well, so that it can journey through the heavens and reveal itself in other forms.
Without solitude, no plant or animal can survive, no soil can remain productive for any length of time, no child can learn about life, no artist can create, no work can grow and be transformed.
Solitude is not the absence of Love, but its complement.
Solitude is not the absence of company, but the moment when our soul is free to speak to us and help us decide what to do with our life.

Therefore, blessed are those who do not fear solitude, who are not afraid of their own company, who are not always desperately looking for something to do, something to amuse themselves with, something to judge.
If you are never alone, you cannot know yourself.
And if you do not know yourself, you will begin to fear the void.

But the void does not exist. A vast world lies hidden in our soul, waiting to be discovered. There it is, with all its strength intact, but it is so new and so powerful that we are afraid to acknowledge its existence.
Just as Love is the divine condition, so solitude is the human condition. And for those who understand the miracle of life, those two states peacefully coexist.

Paulo Coelho
Récent Ancien Base