Face
aux manigances d’un Système supranational faisant de nous la chair
à canon des luttes factices qu’il crée pour faire diversion d’une
politique ultralibérale du fric ; Face à ce brouhaha chaotique
dont l’organisation méticuleuse tient sur des bases précaires qui
bientôt s’effondreront sur elles mêmes non sans dommages
collatéraux,
j’ai pris l’habitude de m’octroyer une fois par
an quelques jours d’hibernation sociale.
Déconnecter. Prévoir de ne rien prévoir.
Un besoin de laisser filer le temps entre ses doigts. Comme de l’eau qu’on aimerait sentir ruisseler indéfiniment sur le corps. Purge de fioritures impératives du quotidien. Bouffée d’air vivifiante.
Un besoin de laisser filer le temps entre ses doigts. Comme de l’eau qu’on aimerait sentir ruisseler indéfiniment sur le corps. Purge de fioritures impératives du quotidien. Bouffée d’air vivifiante.
C'est à cette occasion, je refait corps avec la spiritualité en m’abreuvant de
poésie et de musique.
L’occasion d’ouvrir mes écoutilles à
leurs messages ésotériques et fondamentaux. Câlin d’hiver avec la solitude d’où
jailliront bientôt les premiers bourgeons d’une renaissance créative.
Mais
cette année, en choisissant de ne pas me soumettre à une hypocrisie
familiale devenue étouffante le 24 décembre, j’ai fait encore plus fort. Et
cette solitude intense a été salvatrice. Une flamme dans
l’obscurité. Se retrouver seule à un moment pareil, ce fut comme
jeûner : Permettre de renouer avec l’essentiel et
de gagner ainsi en humilité.
Le
solitaire est souvent désigné comme une sorte de déséquilibré
mental : Une personne dont le comportement serait empreint d’un
orgueil excessif ou d’une défiance. Cela peut évidemment s’avérer
vrai dans un certain nombre de cas, mais ce serait faire
montre d’une
assez grossière conception de l’esprit humain que de préempter du
fait
que ces raisons de rechercher la solitude soient les seules.
Et
pour cause, la solitude est une nécessité. C’est elle qui nous
permet de puiser assez d’énergie en nous pour se confronter au
monde social avec ses rivalités quotidiennes et les catastrophes
politiques qui en découlent bien souvent. Ceux qui vivent
perpétuellement entouré de gens qui leur susurrent à tour de rôle
combien ils les aiment sont des faibles : Pendant qu’ils
pataugent dans leur marre tiède de relations rassurantes ils n’ont
pas à se confronter à l’adversité.
Qu’elle vienne de
l’extérieur comme d’eux-mêmes, d’ailleurs.
Car
un tête à tête avec sa conscience demande déjà bien du courage : Comme si la force que l’on y puise se méritait.
Voir
clair en ses traits de personnalité et en ses aspirations aussi
laids soit-ils ; Une fois que la lumière crue de la lucidité
les aura irradié, de sorte à atteindre le fond du fond, là où les
plus subtils mensonges ont l’air ridicule, elle pourra se
répercuter sur les parois de l’imagination en une foultitude
d’ondes fractales créatrices… Se délester du maquillage normé
qu’implique la présence d’autrui sera donc goûter à une
légèreté indispensable au déploiement d’un anticonformisme
faisant envisager les choses avec la fraîcheur d’une spontanéité
renouvelée.
Du
temps avec soi-même pour s’approprier des informations et laisser
la réflexion qui les synthétisera infuser dans un recueillement
réflexif : Tel est le rôle d’un isolat, et au niveau
macroscopique, d’un peuple. La frontière n’est pas une coupure
du monde car en amour, la présence vaut l’absence. A l’heure où
elle est abolie, les flux, qui circulent sans obstacle majeur, ne
peuvent plus faire l’objet d’une réflexivité, d’une
transformation, et cette incapacité à avoir prise sur son
environnement est voulue. Car en expropriant pour ainsi dire les
citoyens du débat public, on en fait des consommateurs serviles,
trop accaparés qu’ils sont par leur individualisme.
La
solitude, en ce qu’elle isole du superflu, permet non seulement de
remettre force et sacralité dans le rapport à ce qui nous entoure
en privilégiant le qualitatif sur le quantitatif, mais encore de
procéder à une introspection pouvant se révéler salutaire pour
quiconque cherche à rendre fécond ce qui peut bien traverser son
cerveau. Ces deux démarches rendront possible l’émergence d’une
pensée englobante tout en restant critique, c'est-à-dire sans
risque de dérives spéculatives. Une approche en définitive très
« oiseau de proie » qui consiste à prendre du recul sur
son environnement pour mieux fondre sur ses anomalies.
Because Love needs to rest as well, so that it can journey through the heavens and reveal itself in other forms.
Without solitude, no plant or animal can survive, no soil can remain productive for any length of time, no child can learn about life, no artist can create, no work can grow and be transformed.
Solitude is not the absence of Love, but its complement.
Solitude is not the absence of company, but the moment when our soul is free to speak to us and help us decide what to do with our life.
Therefore, blessed are those who do not fear solitude, who are not afraid of their own company, who are not always desperately looking for something to do, something to amuse themselves with, something to judge.
If you are never alone, you cannot know yourself.
And if you do not know yourself, you will begin to fear the void.
But the void does not exist. A vast world lies hidden in our soul, waiting to be discovered. There it is, with all its strength intact, but it is so new and so powerful that we are afraid to acknowledge its existence.
Just as Love is the divine condition, so solitude is the human condition. And for those who understand the miracle of life, those two states peacefully coexist.
Paulo Coelho
Solitude is not the absence of company, but the moment when our soul is free to speak to us and help us decide what to do with our life.
Therefore, blessed are those who do not fear solitude, who are not afraid of their own company, who are not always desperately looking for something to do, something to amuse themselves with, something to judge.
If you are never alone, you cannot know yourself.
And if you do not know yourself, you will begin to fear the void.
But the void does not exist. A vast world lies hidden in our soul, waiting to be discovered. There it is, with all its strength intact, but it is so new and so powerful that we are afraid to acknowledge its existence.
Just as Love is the divine condition, so solitude is the human condition. And for those who understand the miracle of life, those two states peacefully coexist.
Paulo Coelho