Eléments

samedi, avril 14, 2012

♭ Lumière du jour - Véronique Sanson

Complaintes d'une fille larguée.
Sasquia... Ce prénom entendu lors d'un séjours estival en colonie de vacances résonne perpétuellement dans ma tête. Il sonne si bien., à la fois raffiné dans la féminité du "ia" et chevaleresque dans l'audace de ses consonnes. Tout ce que j'aime chez la femme; La grâce qui lui est propre, mais pas façon guimauve. 
C'est le prénom que je donnerai à ma fille lorsque les hormones auront pris le dessus sur le bon sens de l'indépendance.(la sensation)
Je suis entourée de zombies. Des êtres si désespérés qu'ils en viennent à se contenter d'une vie sans souffrance pour avoir l'impression de ne rien rater. Si sensibles qu'ils la refusent, se terrant dans l'ataraxie, l'ascétisme ou l'individualisme, ces petites morts, ces limbes dont parlait Lucrèce où l'on est sûr de ne plus rien ressentir, pas même le bonheur. Je préfère encore mes excès conflictuels aux paradis artificiels dans lesquels ils survivent. Mes envies, mes éclats croulent sous ce nihilisme ambiant qui consiste en une lâcheté émotionnelle parfois monstrueuse. Au nom de l'absurdité de la vie dont il découlerait qu'un dépérissement vaille mieux que quelques mécanismes sordides de l'humanité. Je les transcende. Car j'ai besoin d'audace, de passion, de vie ! Ainsi je ne choisis pas la facilité du mensonge, je ne m'immunise pas contre cette humanité. Et je progresserai, harmonisant mon désir de destruction avec les autres, empreints de passion et non de fade calcul. Ma vie sera une fête où l'on célébrera la chance d'être sur terre en composant avec sa condition humaine des bouquets de mille printemps.

mercredi, avril 04, 2012

♪ Mon dieu - Edith piAf

Quand dorment les soleils sous nos humbles manteaux
Dans l'univers obscur qui forme notre corps,
Les nerfs qui voient en nous ce que nos yeux ignorent 
Nous précèdent au fond de notre chair plus lente,
Ils peuplent nos lointains de leurs herbes luisantes 
Arrachant à la chair de tremblantes aurores.

C'est le monde où l'espace est fait de notre sang.
Des oiseaux teints de rouge et toujours renaissants
Ont du mal à voler près du coeur qui les mène
Et ne peuvent s'en éloigner qu'en périssant
Car c'est en nous que sont les plus cruelles plaines 
Où l'on périt de soif près de fausses fontaines

Et nous allons ainsi, parmi les autres hommes,
Les uns parlant parfois à l'oreille des autres.

La fable du monde

Jules Supervielle nous fait la démonstration du miracle de la littérature avec le procédé du surréalisme : Des mots empruntés 
au monde à partir desquels il recréera le sien, au fin fond de l'inconscient de ses rêves d'artiste. La reproduction de la rythmique 
du coeur réconcilie le mouvement d'ouverture vers l'univers du corps avec l'introspection, sa découverte spirituelle. 
Une mise en abyme du royaume nature dont chaque pan est relié à l'autre par les lois du structuralisme.
Récent Ancien Base