Eléments

vendredi, mai 03, 2013

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Extrait d'un dossier sociologique intitulé : "Qu'est-ce qu'être français en 2013 ?"
Le français en 2013 est appelé à se construire lui-même, à la fois sur le plan moral et celui de l’identité. En effet, avec la dissolution de l’intérêt commun dans l’exercice des libertés individuelles propres au cosmopolitisme, l’Etat ne cesse de perdre en légitimité quant à l’instauration d’une morale publique qui régirait les lois mais aussi les normes sociales et les pratiques d’une société. De ce fait, c’est à l’individu de se donner ses propres valeurs, d’où l’avènement de la télé-réalité, qui consiste à les interroger voire les remettre en question en les expérimentant. 
Il en résulte une dissolution de ce qui illustrait autrefois un destin commun : la cohésion entre ceux qui le construisent. A cela vient s’ajouter une uniformisation du mode de vie qui est du au règne mondialisé des intérêts économiques de chacun. Le libéralisme, puisque c’est de cela dont il s’agit, permet le développement d’un capitalisme ne se préoccupant pas du maintien de la diversité des cultures. Ainsi, les multinationales contribuent à semer le trouble dans l’identité nationale en faisant d’un individu avant tout un citoyen du monde. Cet individu est donc prié d’intégrer correctement en lui toutes ces différentes strates culturelles afin de les homogénéiser et de devenir ainsi sa propre œuvre. C’est tout l’enjeu du modèle actuel de réussite sociale qu’illustre très bien cette phrase typique : « Je me suis fait tout seul. »
Mais si le libre-arbitre quant au rapport à soi est le plus grand défi de cette époque, qu’en est-il du rapport à l’autre ? On peut légitimement être en droit de se dire que celui-ci est délaissé. Or, force est de constater que nous vivons dans un environnement géographique commun, et que nous formons par conséquent un tout social, même si cela n’est plus véhiculé par l’Etat ni par une volonté de vivre ensemble. Pour réhabiliter ce lien d’appartenance, il s’agit de se penser autrement en tant que citoyen. Si nous ne pouvons plus nous reconnaître dans notre environnement social du fait de son hétérogénéité culturelle et de l’obsolescence de ses valeurs, de ses codes et de ses symboles traditionnels, il faut alors en créer de nouveaux, et cela peut se traduire par toutes sortes d’initiatives populaires. Elles auront le même effet bénéfique : un nouveau souffle à la solidarité et à l’identité nationales, qui permettent la pleine réalisation de notre être comme animal social.
Récent Ancien Base