(...) J'ai aperçu quelques pâquerettes qui poussaient dans le vieux jardin abandonné. J'ai glissé la main entre deux barreaux pour en cueillir une.
(...) -Je t'aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout. Je t'aime...
A la fin, je l'avoue, j'ai arraché trois pétales d'un coup et j'ai crié : Beaucoup !
-Non, a protesté Malika en riant. Tu as triché ! Tu m'aimes à la folie !
J'ai secoué la tête, aussi sérieux que têtu.
Comme elle semblait déçue, je lui ai donné une autre fleur, intacte, celle-ci.
-Non, Malika, non... Surtout pas à la folie.
-Pourquoi pas ?
Je lui ai désigné la maison du lierre et je lui ai avoué d'un coup:
-Parce que, "à la folie", c'est beaucoup trop près de "pas du tout".»
Il a bercé mon enfance;
Je l'aime, un peu, beaucoup...
Christian Grenier
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire