Eléments

dimanche, mars 04, 2012

♫ asLEep from dAy - chEmical Brothers

Voici l'extrait d'une analyse que j'ai eu à faire d'un merveilleux livre de Roland Barthes.
L'empire des signes
La relation fond/forme de la civilisation japonaise ne repose pas comme la notre sur l'harmonie mais la déconstruction. Il s'agit dans un premier temps de créer à l'aide de codes ou règles du jeu toutes les conditions qui permettront de s'y adonner avec une volupté proprement artistique. Sauf que ce plaisir est vide de sens. Il n'a pas la présomption d'une finalité métaphysique ou humaniste, comme se plaît à le croire Barthes en l'opposant au capitalisme. Il repose sur le néant de l'orgasme, cette petite mort, quitte à éclipser le plaisir de l'acte en lui-même, déjà épuré du sens. Barthes nous propose une vision sémiologique d'une civilisation qui ne cesse d'en jouer de manière à mettre en déroute nos préjugés sur une relation fond/forme. En effet, l’occidental a la spiritualité du sens pour ligne de conduite. 
Pour lui, chaque élément, même le plus anodin, est lié à lui par un mysticisme ésotérique. Le jeu est particulièrement illustratif de la culture japonaise car il est signe dans le dérisoire, l’esthétisme, mais aussi le symbolisme du rituel. 
Roland Barthes, en théorisant au moyen d’une écriture ciselée sur ce choix de concevoir le monde sous le jour du vide plutôt que du fondement nous démontre qu’il émane paradoxalement d’une volonté. 
Cette volonté obstruant le signifié au profit du signifiant est idéologique, elle reste guidée par le sens.

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